IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Le choix d’une méthode de mesure d’une substance dans l’air pour vérifier la conformité à une valeur d’exposition moyenne pondérée (VEMP) du RSST est fonction de plusieurs paramètres. Une méthode doit être exacte, précise, et ce qui est mesuré doit être conforme non seulement à la description et également à l’expression de la substance dans le RSST.

La méthode IRSST 201-1 a déjà été utilisée pour l’évaluation des « fumées d’asphalte (pétrole) » du RSST. C’est une mesure gravimétrique des matières solubles dans le benzène (MSB) des particules recueillies sur un filtre de fibres de verre. Or, selon l’Annexe 1 du RSST, la VEMP est de 5 mg/m³ sans aucune autre mention. Cela signifie en fait qu’il s’agit de prélever l’air pour recueillir lesdites fumées avec une méthode d’échantillonnage qui s’apparente avec celles des poussières totales et procéder à une analyse gravimétrique de ce qui a été prélevé sur le filtre. Dans ce contexte, un résultat de la mesure de la fraction MSB ne peut servir à l’application de la VEMP des « fumées d’asphalte (pétrole) » du RSST car sa valeur n’est pas exprimée en mg de MSB/m³, comme l’est par exemple le Brai de goudron de houille volatile (fraction soluble dans le benzène). En ne mesurant que la fraction de MSB pour les « fumées d’asphalte (pétrole) », on sous-estime l’exposition si la valeur de référence utilisée est la VEMP du RSST. Par ailleurs, il importe de souligner que la mesure d’hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) peut, d’un point de vue analytique, être potentiellement pertinente.

Dans ce contexte, la méthode recommandée pour l’évaluation des « fumées d’asphalte (pétrole) » est une méthode gravimétrique simple (mesure pondérale). Une telle analyse peut être effectuée par les méthodes IRSST 48-1 et IRSST 381. Les résultats sont émis en poussières totales et peuvent alors servir à la vérification de la conformité à la VEMP du RSST. Plus d’information sur la méthode IRSST 381 sera disponible dans l’infoLABO 2016-02.

 

Simon Aubin, M.Sc., CIH, ROH
Chimiste, hygiéniste industriel
Direction des laboratoires

 

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