IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Colloque IRSST 2021
Colloque IRSST 2021

La pandémie de la COVID-19 a constitué une situation inédite tant pour la population que pour les milieux de travail. Le 27 mars 2020, l’IRSST a lancé un appel de propositions de recherches originales, axées sur le développement de solutions ou l’avancement de connaissances en santé et la sécurité du travail (SST) en contexte de pandémie.

Cette initiative visait à financer des recherches afin d’obtenir des résultats à court terme permettant l’avancement des connaissances nécessaires pour faire face à des situations similaires et à rendre disponibles ces informations aux milieux concernés.

Le colloque annuel de l’IRSST vous propose un survol des 10 projets sélectionnés lors de cet appel de propositions.

L’objectif du colloque est de susciter la réflexion et la discussion sur le contexte de travail, les pratiques sécuritaires, la protection respiratoire, les équipements de protection individuelle et les solutions pratiques visant le retour au travail après la pandémie. Par ailleurs, des conférenciers se pencheront sur le travail des personnes agissant comme premiers répondants et celles prodiguant les soins de santé.

Ce colloque s’adresse aux intervenants, aux préventionnistes ainsi qu’aux chercheurs en SST intéressés par les défis sans précédent liés au virus SRAS-CoV-2 et à ses nombreux effets sur le monde du travail.

Programmation

Les 13, 14 et 15 septembre 2021, assistez virtuellement aux différentes présentations proposées pour connaître les résultats de ces travaux. Vous pourrez poser toutes vos questions en direct aux chercheurs présents.

 

Le 13 septembre
Contexte de travail en période de crise sanitaire

Les pratiques préventives dans les entreprises de transformation alimentaire en contexte de pandémie

Jessica Dubé, chercheuse, IRSST

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Résumé

Cette conférence propose un survol des outils d’identification des risques biologiques et des pratiques préventives mises en place pendant les différentes phases de la pandémie. Des pistes de solutions pour bonifier le système de gestion de SST actuel des entreprises de transformation alimentaire seront également proposées. La présentation s’appuie sur les résultats d’une recherche qui ont permis de rendre visibles les enjeux entourant la gestion de la SST dans les emplois en transformation alimentaire en contexte de pandémie pour différents types de produits (laitiers, fruits et légumes, viandes, confiserie).

Dans la poursuite des activités de transformation alimentaire, reconnues essentielles par les autorités gouvernementales durant la pandémie, les employeurs doivent se conformer à plusieurs recommandations intérimaires afin de protéger la santé des travailleurs, notamment l’hygiène des mains, la distanciation sociale, le nettoyage et la désinfection des locaux et des équipements, la vérification des symptômes de la COVID-19. Malgré la présence de normes très strictes en regard de l’hygiène et salubrité alimentaire, l’application de ces recommandations oblige les entreprises à repenser leurs pratiques préventives afin de protéger adéquatement les travailleurs du virus SRAS-CoV2, sans entraîner de nouvelles contraintes physiques, chimiques, psychosociales ou biomécaniques (ergonomiques).

La conférence s’adresse aux intervenants en SST, aux hygiénistes, aux représentants d’entreprises de transformation alimentaire.

Conférencière

Jessica-Dubé

À l’IRSST depuis mai 2016, Jessica Dubé est chercheuse depuis octobre 2019. Elle est titulaire d’un doctorat interdisciplinaire en santé et société de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle est également chargée de cours dans différents programmes universitaires en ressources humaines. Ses intérêts de recherche portent sur la gestion de la santé et de la sécurité du travail (SST) et plus particulièrement sur la cohabitation d’une diversité de populations dans les milieux de travail.


Prévenir la COVID-19 dans les secteurs essentiels : regard croisé de travailleurs en situation de précarité, de managers et d’intervenants en SST au Québec et en Ontario

Daniel Côté, chercheur, IRSST

Résumé

La pandémie du SARS-CoV-2 a mis en relief des inégalités sociales de santé, certaines franges de la population étant plus vulnérables face aux risques d’infection, de complication et de décès. Les travailleurs des services essentiels, mobilisés dès le départ pour assurer une continuité des services de base, étaient aussi, souvent, des travailleurs à statut précaire.

Cette conférence portera sur les résultats d'une étude qualitative réalisée par une équipe de chercheurs du Québec et de l’Ontario qui vise à mieux comprendre les enjeux de la prévention de la COVID-19 chez des travailleurs en situation de précarité dans des secteurs essentiels, ainsi qu'auprès de leurs gestionnaires et d’intervenants en SST.

S'appuyant sur les témoignages de 72 participants, cette présentation fera part de situations pouvant augmenter le risque d'infection et de transmission de la COVID-19 chez cette population de travailleurs ainsi que de stratégies et d'initiatives mises en place dans certains milieux de travail visant la réduction du risque de contagion de cette maladie.

Cette conférence s’adresse à tous les intervenants et acteurs sociaux qui s’intéressent à la question des inégalités sociales de santé par le travail.

Conférencier

Daniel-cote

Daniel Côté est anthropologue et chercheur à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Il a obtenu un doctorat en anthropologie de l’Université de Montréal en 2007 après avoir effectué des travaux de recherche ethnographiques dans le nord de l’Inde.

Ses travaux se penchent sur la réadaptation des travailleurs ayant subi une lésion professionnelle et la prévention des incapacités. Sa programmation de recherche porte sur les travailleurs en situation de vulnérabilité, plus spécialement sur les parcours de réadaptation des travailleurs immigrants et sur les enjeux relatifs à la communication interculturelle dans les milieux d’intervention. Il s’intéresse également aux inégalités sociales de santé, à la précarisation du travail et au phénomène de la stigmatisation, en portant un regard critique et systémique sur les parcours d’expériences individuelles. Ses plus récents travaux se situent dans une approche collaborative, qui engage chercheurs et praticiens, dans une démarche de coconstruction des savoirs. Daniel Côté est également professeur associé au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal, chercheur régulier au sein du Laboratoire de recherche en relations interculturelles de l’Université de Montréal (LABRRI) et chercheur régulier au sein de l’Institut universitaire SHERPA.


De la gestion de la crise sanitaire aux nouvelles organisations du travail : présentation d'un outil pour le retour au bureau

Martin Chadoin, professeur en organisation du travail au Département d’organisation et de ressources humaines de l’École des sciences de gestion de l’UQAM

Bénédicte Calvet, ergonome et chercheuse dans le champ Prévention durable en SST et environnement de travail de l’IRSST

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Résumé

La conférence vise à présenter le guide « Le retour au bureau : pour une transition vers de nouvelles organisations du travail », issu d’une recherche menée en partenariat avec une grande administration provinciale. Ce guide présente les principes importants à adopter lorsque l’on souhaite élaborer des modalités de retour au bureau favorisant performance et santé. On y retrouve également une démarche globale/locale d’élaboration de ces modalités, ainsi qu’un ensemble d’outils et de modèles permettant d’accompagner les personnes responsables du retour au bureau.

Conférenciers

Martin Chadoin

Martin Chadoin, PhD, est professeur en organisation du travail au Département d’organisation et de ressources humaines de l’École des sciences de gestion de l’UQAM. Il s’intéresse spécifiquement au travail des gestionnaires, aux dispositifs de gestion dans lesquels ceux-ci s’inscrivent et à leur rapport au travail réel des équipes qu’ils encadrent.


Bénédicte Calvet

Bénédicte Calvet est ergonome et chercheuse dans le champ Prévention durable en SST et environnement de travail de l’IRSST. Son doctorat a porté sur la prévention intégrée visant la coordination des actions de prévention primaire, secondaire et tertiaire en milieu de travail. Dans le cadre de sa thèse, elle s’est aussi intéressée à la gestion de la prévention des troubles musculosquelettiques associés au travail à l’ordinateur sujet qui oriente ses perspectives de recherche à l’IRSST.


Le 14 septembre
Premiers répondants et soins infirmiers

Détresse psychologique des travailleurs de la santé atteints de la COVID-19 au Québec lors de la deuxième vague pandémique

Mariève Pelletier, conseillère scientifique spécialisée à l’Institut national de santé publique du Québec

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Résumé

Au Québec, entre le 12 juillet 2020 et le 16 janvier 2021, plus de 23 000 travailleurs de la santé ont eu un diagnostic de la COVID-19. En date du 22 février 2021, 5 330 de ces travailleurs et 1 515 travailleurs non atteints de la COVID-19 (groupe témoin) avaient rempli le questionnaire de l’enquête épidémiologique sur les travailleurs de la santé atteints par la COVID-19.

Cette conférence présente les résultats de l’analyse portant sur la détresse psychologique et les risques psychosociaux liés au travail qui y sont associés. Des pistes d’action en prévention seront également abordées. L’étude a été financée par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

Conférencière

Mariève Pelletier

Mariève Pelletier est conseillère scientifique spécialisée à l’Institut national de santé publique du Québec. Ses travaux de recherche portent sur la santé mentale au travail et les facteurs de risque psychosociaux du travail, tels que la charge de travail, le soutien social, la reconnaissance au travail, l’autonomie décisionnelle et le harcèlement psychologique au travail. Elle travaille depuis plus de 15 ans sur les moyens d’intervenir sur ces facteurs afin de prévenir la détresse psychologique et les troubles de santé mentale au travail, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux.


Analyse de la prise de décision des premiers répondants en gestion de crise pandémique : comment maintenir performance et résilience ?

Sébastien Tremblay, professeur titulaire, Université Laval et professeur honoraire, Université Cardiff, Royaume-Uni

Marie-Eve Drouin, directrice, Centre de recherche et d’innovation en sécurité civile du Québec (Centre RISC)

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Résumé

Cette conférence vise à présenter des pistes de réflexion sur les moyens à prendre pour maximiser la performance et la résilience des premiers répondants, en particulier les policiers et les ambulanciers, qui sont confrontés à de nombreux défis en matière de sécurité personnelle et d'efficacité opérationnelle. Ils doivent en effet œuvrer dans des situations souvent complexes, dynamiques et imprévisibles. Les facteurs de stress combinés aux exigences intrinsèques du travail, en particulier la surcharge cognitive, peuvent réduire la qualité et la rapidité des décisions et constituent un contexte propice à l’erreur. Une situation de crise majeure comme la pandémie de la COVID-19 augmente considérablement la complexité des interventions, l’incertitude et le niveau de risque.

Misant sur l’évaluation de la conscience de la situation, un concept clé dans le domaine de la gestion de crise, une collecte de données multisources a été réalisée en étroite collaboration avec les intervenants concernés. Une modélisation du travail en contexte de pandémie a permis d’identifier des points de vulnérabilités accrues pouvant avoir un impact majeur au niveau de la prise de décision. Les premiers résultats dévoilent que l’arrivée impromptue et sévère de la pandémie a limité les possibilités d’offrir aux premiers répondants de nouvelles formations spécifiques sur la façon de procéder lors des interventions. La multiplication des nouvelles directives et procédures soudainement requises a augmenté considérablement leur charge de travail, le nombre d’heures de travail à effectuer en plus de modifier régulièrement la nature des tâches. Dans un tel contexte, la prise de décision adéquate devient plus difficile et plus frustrante pour ces intervenants. La surcharge cognitive vécue affecte nécessairement la tâche décisionnelle et la conscience de la situation.

Conférenciers

Sebastien-Tremblay

Sébastien Tremblay est professeur titulaire à l’Université Laval depuis 2002, professeur honoraire à l’Université Cardiff au Royaume-Uni et fondateur du Laboratoire pour l’étude de la cognition humaine, de la distribution du travail parmi les individus, de l’organisation optimale de l’information, et des technologies pouvant accroître nos capacités (Co-DOT). Son programme de recherche et développement est centré sur l’interaction humaine avec les technologies. Le professeur Tremblay est reconnu au sein de la communauté scientifique et parmi ses partenaires pour sa vision multidisciplinaire et sa contribution à l’innovation technologique et sociale. Cette reconnaissance a d’ailleurs été soulignée récemment par l’octroi du Prix Mitacs 2018 pour le leadership en innovation au Canada. Il détient un doctorat en psychologie cognitive (1999) de l’Université de Cardiff. Profil en ligne : www.fss.ulaval.ca/notre-faculte/repertoire-du-personnel/sebastien-tremblay


Marie-Eve-Drouin

Marie-Eve Drouin est la directrice du Centre de recherche et d’innovation en sécurité civile du Québec (Centre RISC), un centre collégial de transfert de technologie (CCTT) reconnu au Québec et un centre d’accès à la technologie (CAT) reconnu au Canada. Elle détient une maîtrise en administration, une maîtrise en anthropologie et est candidate au doctorat en anthropologie à l’Université Laval. Son expertise en analyse qualitative et en analyse systémique ainsi que les projets qu’elle a coordonnés de concertation avec des intervenants sociaux, ont porté sur les processus de gestion des risques et en évaluation de l’intervention. Profil en ligne : https://www.centrerisc.com/equipe/


Résultats préliminaires de l’analyse de la culture de sécurité et des risques biologiques pour les infirmières durant la pandémie de la COVID-19

Laurence Bernard, professeure agrégée, Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal

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Résumé

La santé et la sécurité au travail (SST) constitue un enjeu important durant la pandémie de la COVID-19, notamment pour le personnel affecté aux soins infirmiers. Cette pandémie exerce une pression supplémentaire sur notre système de santé, qui travaillait déjà en flux tendu et au sein duquel la culture de sécurité varie d’un établissement à l’autre. Cette conférence propose un survol de la culture de sécurité de ce personnel œuvrant dans un établissement de santé confronté à la pandémie de la COVID-19 et fera une comparaison avec la crise de la grippe A (H1N1) . La conférencière fera aussi état de la culture collaborative de sécurité et des défis en lien avec les équipements de protection individuelle (ÉPI). Des résultats préliminaires laissent entendre un vécu traumatique et de deuil pour ces milieux de travail.

Dans sa conférence, Laurence Bernard soulignera la réorganisation importante des pratiques professionnelles, d’où découle le besoin d’une communication de crise qui soit humaine et transparente quant à la disponibilité et l’usage des équipements de protection individuelle (EPI) et à la distribution des ressources. Ce projet permettra de dégager des recommandations qui contribueront à l’ajustement de pratiques cliniques et de gestion et au partage de connaissances scientifiques émergentes sur la COVID-19.

Conférencière

Laurence-Bernard

Laurence Bernard est professeure agrégée depuis 2012 à la Faculté des sciences infirmières de l'Université de Montréal. Ses domaines d'intérêts sont les sciences infirmières et la santé publique. Les thèmes de sa programmation de recherche touchent aux risques biologiques, à leur analyse et leur prévention par l'instauration de mesures de contrôle des infections. Ils touchent également à la sécurité des patients et à la culture de sécurité au sein des établissements de santé canadiens et européens.

Profil en ligne : https://recherche.umontreal.ca/nos-chercheurs/repertoire-des-professeurs/chercheur/is/in15948/


Le 15 septembre
Protection respiratoire, équipement de protection individuelle, solutions pratiques

Capacité de filtration, test d’ajustement et confort des utilisateurs de masques N95 décontaminés : l’expérience de l’IUCPQ durant la pandémie de la COVID-19

Nathalie Turgeon, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les bioaérosols

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Résumé

Durant la pandémie de la COVID-19, plusieurs établissements de santé se sont trouvés avec de faibles réserves d’équipements de protection individuelle jetables, en particulier les appareils de protection respiratoire (APR) de type N95. Des protocoles de décontamination des APR N95 ont été proposés, mais ont soulevé des préoccupations pour de la sécurité du personnel soignant, en raison du manque de données disponibles pour les modèles d’APR, de même que sur la qualité de l’ajustement des APR après le traitement.

Cette conférence se penche sur l’effet de deux différents traitements à base de peroxyde d’hydrogène sur les capacités filtrantes et sur la qualité de l’ajustement de deux modèles de masques N95. Les inconforts ressentis par des volontaires après avoir porté les APR traités et les défis posés par l’implantation à grande échelle feront également l’objet de cette conférence. Si le traitement à base de peroxyde d’hydrogène est une méthode appropriée pour la décontamination des masques N95 dans un contexte d’urgence, des mesures et des précautions s’imposent.

Cette conférence s’adresse aux intervenants en SST, aux membres des unités de retraitement des dispositifs médicaux (URDM), des services de génie biomédical (GBM) ou tout autre personne des établissements de santé susceptible de s’impliquer dans la décontamination et la réutilisation de masques N95 jetables.

Conférencière

Nathalie Turgeon

Nathalie Turgeon a obtenu un doctorat en microbiologie en 2004. Elle travaille depuis avec la professeure Caroline Duchaine, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les bioaérosols. Ses activités de recherche portent principalement sur les virus dans l’air. Elle a contribué à la conception et à la fabrication de sept chambres d’aérosolisation qui permettent d’étudier différents aspects des aérosols viraux en laboratoire. Elle a aussi développé des modèles des virus qui sont utilisés pour étudier en laboratoire la survie des virus dans l’air, les méthodes de contrôle des virus ou encore de trouver les meilleures méthodes d’échantillonnage des virus dans l’air. Depuis deux ans, elle coordonne un consortium de recherche international sur la dispersion des gènes de résistance aux antibiotiques dans l’environnement par les bioaérosols.


Essais de perméation de particules virales au travers de membranes de polymère utilisées comme équipements de protection individuels

Amélie Augé, doctorante en chimie des polymères, Université de Sherbrooke

Résumé

Depuis novembre 2019, la pandémie de SARS-CoV-2 a nécessité la mise en place de nombreuses adaptations aux méthodes de prise en charge des patients, ainsi que des moyens pour se protéger des infections. En pratique hospitalière et dans les centres de recherche en biologie et microbiologie, l'adoption de procédures particulières de protection individuelle visait à encadrer la manipulation des matières infectieuses. Parmi elles, mentionnons le double gantage ou encore l’application de solutions désinfectantes sur les gants avant de débuter certaines manipulations. Mais quand est-il de l'efficacité de ces procédures, notamment le couplage de gants de nitrile et de latex comme barrière à la perméation de virus, même lorsque les membranes sont en contact avec de l’éthanol à 70 % ?

En tenant compte de ces pratiques, le projet de recherche mené au sein du Laboratoire de Biomatériaux pour l’Imagerie Médicale consistait à étudier la diffusion de particules virales au travers des gants utilisés par le personnel soignant, le personnel d’entretien et les membres des équipes de recherche. Les objectifs consistaient à vérifier si les gants leur offrent une sécurité optimale, mais également d’identifier quelles conditions d’utilisation pourraient induire une altération des gants menant à des contaminations potentielles. Pour répondre à cette problématique, des essais de perméation ont été menés à l’aide d’une cellule de diffusion. Ces essais ont démontré que les particules virales restent piégées sur la membrane des gants, offrant au personnel de la santé et de la recherche, un niveau de sécurité très satisfaisant dans ce contexte de pandémie. Ces résultats issus de ce projet permettront ainsi de guider les utilisateurs vers de meilleures pratiques.

Conférencière

Amelie-Auge

Amélie Augé a obtenu en 2020 son doctorat en chimie des polymères à l’Université de Sherbrooke. Elle est spécialiste en physico-chimie des polymères et des colloïdes intelligents. Ses recherches appliquées sont destinées au domaine biomédical et particulièrement pour des applications théranostiques. Depuis octobre 2020, elle a rejoint le Laboratoire de Biomatériaux pour l’Imagerie Médicale dirigé par Pr Marc-André Fortin, ainsi que le Laboratoire de Maladies Infectieuses et Immunitaires dirigé par Pre Caroline Gilbert, tous les deux du Centre de recherche du CHU de Québec de l'Université Laval. Au sein de ces deux équipes, elle développe des procédures de radiomarquage de particules biologiques submicrométriques qui s’inscrivent dans la cadre du projet actuel, mais également dans la perspective de mener des essais de biodistribution in vivo.


L’activité biologique des textiles antiviraux à base des oxydes métalliques utilisés en équipement de protection

Phuong Nguyen-Tri, professeur régulier, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

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Résumé

Selon des études récentes, les nanoparticules d’argent et des oxydes de cuivre sont aussi des agents antimicrobiens très efficaces contre les virus, y compris le SARS-CoV-2, en détruisant leurs membranes en pathogène et leurs structures génétiques.

L’équipe du professeur Nguyen-Tri (UQTR), en collaboration avec des biologistes, des ingénieurs des textiles, des spécialistes des agents antibactériens, a développé des technologies simples pour déposer, par la méthode de trempage, des nanoparticules d’argent et de cuivre commerciales sous forme des solutions colloïdales sur les différents textiles utilisés comme matériaux de base dans la conception des sarraus médiaux.

Cette conférence présentera les résultats obtenus lors de l’étude de l’équipe du professeur Nguyen-Tri. Les tests biologiques relèvent une forte propriété antibactérienne et antivirale de certains textiles sur lesquelles des nanoparticules d'argent ont été déposées, avec des zones d’inhibition de la croissance bactérienne importantes. L’étude a aussi montré une propriété antivirale exceptionnelle avec plusieurs virus enveloppés par des pathogènes, notamment le Human coronavirus OC43 (HCoV-OC43) qui pourrait être éliminé jusqu'à 99,8 % lors de sa mise en contact avec les textiles traités, et ce après quelques dizaines de minutes. Ces textiles présentent une faible cytotoxicité pour les cellules humaines et animales.

La conférence s’adresse non seulement aux chercheurs et étudiants œuvrant dans les domaines de la chimie, de la biologie et des nanosciences, mais aussi aux professionnels de la santé et au grand public intéressé.

Conférencier

Phuong Nguyen-Tri

Phuong Nguyen-Tri est professeur régulier au département de chimie, biochimie et physique de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Il est le fondateur du Laboratoire de matériaux avancés pour l'énergie et l'environnement (https://nguyen-trilab.ca/) à l'UQTR et le titulaire de la Chaire de recherche UQTR sur les matériaux avancés pour la santé et la sécurité au travail. Il a obtenu son diplôme d'études approfondies (DEA) de l'École nationale supérieure de chimie de Mulhouse, France et son doctorat en sciences des matériaux du Conservatoire national des arts et métiers de Paris, France en 2009. Il a ensuite travaillé pendant deux ans (2009-2011) comme enseignant-chercheur au Département des polymères industriels au Conservatoire national des arts et métiers de Paris. De 2011 à 2015, il a travaillé au Département de génie mécanique de l'École de technologie supérieure (ÉTS) en tant que chercheur pour la Chaire de recherche en matériaux et équipements de protection en santé et sécurité du travail. De 2015 à 2019, le professeur Nguyen-Tri a travaillé comme agent de recherche au Département de chimie de l'Université de Montréal (UdeM) avant d'accepter un poste de professeur régulier à l'UQTR en 2019. Ses principaux intérêts de recherche sont les nanomatériaux, les textiles techniques et intelligents, les nanoparticules hybrides, les revêtements intelligents, la cristallisation des polymères, le vieillissement des polymères et les mélanges et composites de polymères. Il est également professeur invité à l'UdeM et professeur associé à l'ÉTS de Montréal, membre de l'Institut d'innovations en écomatériaux (I2E3), du Centre québécois sur les matériaux fonctionnels (CQMF) et du Centre de recherche sur les systèmes polymères et composites à haute performance (CREPEC) de Québec.


Uniformes médicaux connectés au service de la logistique et de la prévention de contamination en période de pandémie

Ygal Bendavid, professeur, École des sciences de la gestion (ESG), Université du Québec à Montréal (UQÀM) et directeur, Laboratoire Internet des Objets 

Yasmina Maïzi, professeure, École des sciences de la gestion (ESG), Université du Québec à Montréal (UQÀM) et  membre associée du Laboratoire Internet des Objets 

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Résumé

Bien qu’essentielle au bon fonctionnement de toute institution, la logistique semble être l’enfant pauvre du milieu de la santé. La gestion des uniformes médicaux (ou scrubs) n’échappe pas à cette règle. Or, si ces uniformes permettent de protéger le personnel médical, ils constituent aussi un vecteur de contamination possible ; ce qui est particulièrement préoccupant à l’ère de la COVID-19. Leur saine gestion est donc d’une importance cruciale pour assurer une conformité avec les réglementations de contrôle des infections.

Dans cette présentation, nous explorons comment les uniformes connectés à des « armoires intelligentes » par les technologies RFID (identification par fréquence radio) améliorent significativement la performance logistique, tout en améliorant la sécurité du personnel médical et des patients.

Cette conférence s’adresse à des gestionnaires en logistique hospitalière, des intervenants SST dans les milieux de la santé et des hygiénistes du travail.

Conférenciers

Ygal_Bendavid

Ygal Bendavid est professeur en gestion des opérations au Département d’analytique, opérations et technologies de l’information (AOTI) de l’École des sciences de la gestion (ESG) de l’UQAM, et directeur du Laboratoire Internet des Objets (IdO), à vocation de transfert d’expertise et de collaboration industrie-université. Dr Bendavid est membre régulier du Laboratoire de recherches transdisciplinaires sur les écosystèmes informatiques (LATECE) ainsi que membre du comité de direction du Centre de recherche sur l’intelligence2 en gestion de systèmes complexes (CRI2GS), l’un des « leaders » du Réseau Innovation 4.0.


Yasmina_Maizi

Yasmina Maïzi est professeure en gestion des opérations au Département d’analytique, opérations et technologies de l’information (AOTI) de l’École des sciences de la gestion (ESG) de l’UQAM et membre associée du Laboratoire Internet des Objets (IdO). Elle est spécialiste de la modélisation de systèmes opérationnels et de la simulation de systèmes complexes. Ses intérêts de recherche portent sur le développement de jumeaux numériques dans le secteur de la santé. Dr Maïzi est aussi membre associée du Laboratoire de recherches transdisciplinaires sur les écosystèmes informatiques (LATECE), ainsi que membre régulière du Centre de recherche sur l’intelligence2 en gestion de systèmes complexes (CRI2GS).

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