Résumé

Bien que plusieurs études épidémiologiques aient démontré que l’exposition professionnelle aux agents anesthésiants pouvait avoir des effets néfastes sur la santé des travailleurs, il n’existe au Québec aucune norme régissant l’exposition à ces substances. L’étude visait à définir l’étendue du problème et à fournir des moyens simples et efficaces pour réduire les niveaux d’exposition. Des échantillons de gaz et de vapeurs ont été prélevés dans dix salles d’opération de la région de Montréal, au cours de diverses opérations chirurgicales; des mesures ont aussi été effectuées avant et pendant l’administration des anesthésiques, afin de déceler d’éventuelles émanations de gaz. Les analyses de concentration en protoxyde d’azote ont été complétées par spectrophotométrie infrarouge.

Ces mesures ont permis de constater que, lors des opérations, l’exposition au protoxyde d’azote varie entre 26 et 850 ppm, selon la salle d’opération et le centre hospitalier. La présence régulière de fuites de vapeurs et de gaz constitue cependant la principale cause de l’exposition du personnel à ces substances toxiques. Les systèmes de ventilation en place ne semblent pas aptes à réduire ces concentrations. L’étude propose un programme complet de contrôle des sources d’émission d’agents anesthésiants (systèmes de récupération des gaz, vérification des sources de fuite et sensibilisation du personnel).