IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Développement de stratégies visant à contrôler le niveau de contamination des piscines par les sous-produits de désinfection

Résumé

La présence de sous-produits de désinfection dans l’eau et l’air des piscines intérieures est une problématique de santé publique et de santé au travail. L’exposition aux sous-produits de désinfection et notamment à la trichloramine est associée à différents effets délétères comme l’irritation des voies respiratoires, l’irritation oculaire et l’hyperréactivité bronchique. La présence des sous-produits de désinfection résulte des réactions chimiques qui surviennent entre les agents désinfectants ajoutés et les matières organiques ou azotées présentes naturellement dans l’eau ou qui y sont amenées par les baigneurs.

L’objectif général de recherche visait à améliorer les connaissances sur les pratiques de gestion et de surveillance des sous-produits de désinfection dans les milieux aquatiques intérieurs. Il s’agissait plus précisément d’évaluer l’impact de différentes stratégies de gestion sur les niveaux de contamination.

Cinq articles scientifiques publiés dans des revues avec comités de pairs ont été rédigés par les membres de l’équipe de recherche. Ces articles concernent la gestion et la métrologie des sous-produits de désinfection dans l’air et l’eau des piscines ainsi que l’impact de différentes stratégies de ventilation pour gérer la contamination de l’air des piscines. Les analyses ont permis de faire plusieurs recommandations en lien avec la gestion des sous-produits de désinfection en vue de maîtriser l’exposition professionnelle à ces contaminants.

Les travaux de recherche ont fait la démonstration que les méthodes de mesure pour évaluer l’exposition professionnelle sont disponibles. La mise en place d’une valeur d’exposition admissible dans l’air des piscines est nécessaire. Le gouvernement du Québec pourrait s’inspirer de la province de la Colombie-Britannique qui a établi une valeur d’exposition admissible à 0,3 mg/m³ pour huit heures pour la trichloramine.

Les gestionnaires de piscines devraient viser à atteindre les débits d’air total recommandé par l’American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE) (8 changements d’air à l’heure) afin de diluer la trichloramine qui a tendance à s’accumuler à la surface de l’eau et de la plage (pourtour de la piscine), là où les vitesses de l’air sont maintenues basses pour limiter l’évaporation de l’eau puis pour maintenir un niveau de confort thermique acceptable pour les baigneurs.

La mise en place d’un outil d’estimation des niveaux de trichloramine dans l’air des piscines est nécessaire. Cet outil devrait faire l’objet de futurs travaux de recherche. Il considérera des facteurs importants pour la génération de trichloramine (température de l’eau, nombre de baigneurs, activités de natation), mais aussi des facteurs en lien avec le devenir des contaminants dans le milieu (volume de milieu intérieur, dimensions des bassins, taux de ventilation, stratégie de ventilation).

Informations complémentaires

Catégorie : Rapport de recherche
Auteur(s) :
  • Maximilien Debia
  • Elham Ahmadpour
  • Isabelle Valois
  • Sami Haddad
  • Robert Tardif
  • Stéphane Hallé
  • Hélène Proulx
  • Manuel Rodriguez
  • François Proulx
  • Ianis Delpla
  • Jean Sérodes
  • Sabrina Simard
Projet de recherche : 2015-0010
Mis en ligne le : 05 octobre 2023
Format : Texte