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Le difficile choix d’un gant de protection – La recherche apporte des solutions


Le difficile choix d’un gant de protection – La recherche apporte des solutions

Porter des gants contribue à protéger ses mains. Le principe semble simple et pourtant… Quel gant me protège le plus efficacement quand je manipule des aiguilles, du verre, des feuilles de métal ou des solvants? Quel gant ne nuit pas à ma dextérité? Et si je le lave, perd-il de son efficacité? Et si je ne le lave pas? Et si les pièces que je manipule sont enduites de solvant ou d’huile? Plusieurs questions doivent être posées avant de faire un geste qui semble pourtant simple. Voilà pourquoi l’IRSST a financé et mené plusieurs recherches sur les gants de protection.

Les agresseurs chimiques et physiques

Gants contre agresseurs chimiques

La plus récente de ces recherches a porté sur l’effet des fluides de coupe sur la résistance mécanique des gants de protection. Pour les travailleurs qui utilisent des fluides de coupe, le risque est à la fois mécanique — lors de la manipulation de pièces de métal — et chimique — par l’exposition aux fluides de coupe. C’est sans compter que les fluides de coupe peuvent altérer la résistance mécanique des gants.

Les résultats d’une recherche précédente sur l’effet des contaminants sur la résistance mécanique des gants de protection avaient indiqué l'importance de considérer la présence des contaminants industriels lors de la sélection de gants de protection contre les risques mécaniques.

En collaboration avec l’INRS-France, l’IRSST a conçu, il y a quelques années, un logiciel de présélection des matériaux polymères utilisés dans les équipements de protection individuelle, dont les gants, mais aussi les combinaisons et les bottes. Protecpo, qui a d’ailleurs été mis à jour récemment, est un outil d’aide au choix des matériaux les mieux adaptés pour la protection cutanée, notamment contre les solvants et les mélanges de solvants.

Les agresseurs mécaniques

Pour certains travailleurs, dont les policiers, les agents de la paix en services correctionnels, les éboueurs et les horticulteurs, les risques de piqûre avec des aiguilles hypodermiques sont de véritables préoccupations. Ces travailleurs doivent porter des gants résistant aux piqûres d’aiguilles tout en conservant une dextérité manuelle et une sensibilité tactile adéquates pour réaliser leurs tâches.

Une recherche sur la mise au point d’une méthode d’essai de la résistance des gants à la piqûre par les aiguilles a été réalisée à la suite de demandes paritaires de trois milieux professionnels soumis au problème de piqûre par les aiguilles médicales. Une autre recherche a permis d’évaluer, de manière exploratoire, la dextérité manuelle, la sensibilité tactile et le confort que ces travailleurs ressentent lorsqu’ils portent des gants résistant aux piqûres d’aiguilles dans le cadre de leur emploi.

Gants contre agresseurs mécaniques

Les lacérations de type perforation et coupure représentent une part importante des blessures aux mains des travailleurs de plusieurs milieux de travail. La pointe d’un couteau, des échardes de métal, des pièces mal ébavurées ou des éclats de verre constituent des risques diversifiés. Le manque d’information sur le processus combinant perforation et coupure et l’absence de méthodes de caractérisation objective pour cette catégorie d’agresseurs, ne permet pas actuellement d’évaluer la protection qu’offrent les gants contre la perforation/coupure.

Des chercheurs se sont intéressés à cette question et ont étudié les aspects fondamentaux liés au comportement des matériaux de protection contre les agresseurs mécaniques multiples combinant la perforation et la coupure simultanément, afin de mettre au point une méthode d’essai objective pour caractériser la résistance à la perforation par un objet pointu et tranchant.

Les agresseurs nanoparticulaires

Gants contre agresseurs nanoparticulaires

La croissance exponentielle des applications industrielles des nanotechnologies et de l'augmentation associée des risques d'exposition professionnelle aux nanomatériaux a amené les chercheurs à tourner leur regard vers les risques à la SST que cela entraîne. Ainsi, des chercheurs se sont intéressés à la mesure de la pénétration des nanoparticules à travers les matériaux de gants de protection. Un boursier de l’IRSST en a d’ailleurs fait son objet de recherche