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Violence en milieu de travail : Prévenir, intervenir et protéger des effets


Violence en milieu de travail : Prévenir, intervenir et protéger des effets

Quel que soit leur taille ou leur secteur d’activité, toutes les organisations sont susceptibles d’être aux prises avec des situations de violence. Au travail, la violence peut prendre différents aspects. Elle peut être physique ou psychologique ou les deux à la fois. Elle peut provenir d’un collègue, d’un supérieur hiérarchique, d’un client ou d’une tierce personne. Elle peut être un acte isolé ou résulter d’une multitude de gestes. Des recherches menées au cours des dernières années ont permis de mettre au point des outils pour prévenir et intervenir dans des situations de violence. En voici des exemples.

Sensibiliser à la violence en milieu de travail

Prévention de la violence au travailDes chercheurs de l’IRSST et de l’équipe de recherches sur les interrelations personnelles, organisationnelles et sociales du travail (RIPOST) ont élaboré, il y a quelques années, un site Web pour aider les organisations à mettre en place dans leur milieu une démarche afin de prévenir la violence en milieu de travail. En plus de fournir des arguments de sensibilisation face à la violence, il offre des exemples concrets et des outils clés en main facilement téléchargeables et applicables dans les entreprises.

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs s’étaient préalablement intéressés à une démarche participative en milieu de travail qui visait la prévention de la violence chez des agents des services correctionnels. Cette démarche consistait en une intervention fondée sur la détermination, par les employés et leurs supérieurs, des contraintes organisationnelles à l'origine de la violence et des solutions pour l'enrayer et la prévenir. Cette recherche a eu des effets positifs dans le secteur correctionnel et ses résultats sont adaptables à d'autres milieux de travail.

Intervenir dans un centre jeunesse

Violence centre jeunesseDes chercheurs se sont intéressés à un programme de prévention mis en place au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU) en raison du potentiel élevé d’exposition de son personnel à des événements à caractère violent : agressions physiques, tentatives de meurtre, suicides, etc.

Ils ont décrit l’intervention du CJM-IU dans le contexte de son application et en ont évalué l’efficacité. Cela leur a permis de documenter les interventions alternatives et d’évaluer les effets de l’intervention sur les travailleurs confrontés à des événements traumatiques.

À la fin de ce projet, les chercheurs ont pu formuler des recommandations pour les organisations dont les travailleurs sont exposés à des événements à caractère violent.

Protéger les policiers et les préposés aux appels d’urgence du stress post-traumatique

Stress post traumatiqueParce qu’ils sont fréquemment exposés à des événements traumatisants, certains policiers peuvent développer un état de stress post-traumatique. Des chercheurs ont évalué les facteurs de risque et les facteurs de protection qui facilitent l'adaptation de ces travailleurs à la suite de leur implication dans de tels événements. Ils ont formulé des recommandations grâce auxquelles le milieu concerné peut élaborer des stratégies de prévention, d'évaluation et d'intervention pour diminuer les effets négatifs des facteurs de risque et favoriser le développement de mécanismes de protection. Ces recommandations intéresseront aussi les autres travailleurs susceptibles d'être exposés à des événements traumatiques récurrents, dont les militaires, les pompiers, les secouristes et les ambulanciers.

Une autre équipe de recherche mène actuellement une recherche sur les coûts liés à un nouveau type d’intervention qui permet de traiter rapidement et à faible coût les désordres post-traumatiques chez les policiers et les préposés du 9-1-1. Elle compare l'efficacité et les coûts de l'intervention habituelle et d’une intervention novatrice : le blocage de la reconsolidation mnésique, c’est-à-dire la capacité à modifier un souvenir quand on le fait émerger à sa conscience, ajouté aux traitements habituels. Ce nouveau type d’intervention associe une psychothérapie à la prise d’un médicament, le propranolol. Les chercheurs croient qu’ajoutant cette intervention, le processus de réadaptation et de retour au travail pourrait être accéléré.