Résumé

Ce projet vise à comprendre l’expérience des personnes infirmières en absence prolongée suivant un épisode de violence au travail et leurs besoins de soutien en contexte de retour au travail.
L’objectif principal est donc de construire un modèle théorique de soutien élaboré en collaboration avec les principaux acteurs clé impliqués. De plus, l’équipe de recherche vise à comprendre le vécu des personnes infirmières ayant mené à une absence prolongée ainsi que leurs principaux besoins de soutien relatifs à un retour appréhendé au travail.

D’après les données de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers, avant la pandémie de la COVID-19, le taux d’absentéisme du personnel infirmier au Canada oscillait entre 9% et 15,4. Ce taux s’expliquait en majeure partie par la présence de facteurs de risques psychosociaux. Les coûts financiers associés à ces absences étaient d'ailleurs estimés à 455 M$ versés en assurance salaire, en 2016, au Québec, dont 44% seraient imputables à des arrêts de travail pour des problèmes de santé psychologique.

Ce constat s’inscrit dans la tendance lourde de la hausse des lésions acceptées, entre 2017 et 2020, par la CNESST ayant pour cause la violence psychique (+76,7%), les lésions attribuables au stress (+48,6%) et celles découlant du harcèlement psychologique et sexuel (+414%).

La littérature scientifique dégage des pistes d’intervention, surtout pour les problématiques de santé psychologique, en lien avec les troubles anxieux, dépressifs ou pour le trouble de l’adaptation. Cependant, il existe peu de données pour les personnes ayant vécu un épisode de violence au travail. Cette étude permettra de comprendre le phénomène multidimensionnel du retour au travail selon le point de vue des personnes infirmières.