IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Les facteurs de risque d’accidents du travail et de troubles liés aux mouvements répétitifs

  •   24 janvier 2018

Montréal, le 24 janvier 2018 – Une étude, qui détermine entre autres l’influence de la profession et du secteur industriel des travailleurs comme facteurs de risque de survenue des accidents du travail et des troubles liés aux mouvements répétitifs (TMR), vient d’être publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Les chercheurs ont utilisé les données de Statistique Canada tirées de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC ; 2010) et de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP 1994-2010) pour établir la prévalence et les déterminants des accidents du travail et des TMR.

La prévalence des blessures accidentelles et des TMR était respectivement de 3 % et de 5 %, et variait de façon appréciable selon les professions et les secteurs industriels. Ainsi, la prévalence de vingt-cinq des 137 professions dérivées de la Classification nationale des professions (CNP-S) était supérieure à la moyenne en ce qui concerne les accidents du travail, alors que ce nombre s’élève à vingt-sept sur 137 pour les TMR. De ce nombre, treize professions présentent une prévalence élevée tant pour les accidents du travail que pour les TMR (p.ex., aides de soutien des métiers et manœuvres dans la construction). De plus, la prévalence de vingt-quatre des 100 secteurs industriels dérivés du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) était supérieure à la moyenne pour les accidents du travail, alors que ce nombre était de vingt sur 100 pour les TMR. Douze secteurs industriels montrent une prévalence élevée tant pour les accidents du travail que pour les TMR (p.ex., entrepreneurs spécialisés). L’étude fait également ressortir qu’au-delà des facteurs individuels et des facteurs hors travail, les facteurs du travail associés aux demandes physiques élevées ainsi qu’aux heures travaillées contribueraient à accroitre le risque de rapporter soit un accident du travail, soit des TMR dans le temps. Par ailleurs, la latitude décisionnelle s’associerait distinctement à chacun de ces types de blessures professionnelles dans le temps.

« Ces résultats peuvent se révéler fort utiles pour plusieurs organisations, et ce, à plusieurs titres. Premièrement, ils révèlent que l’occurrence de blessures professionnelles peut résulter d’un ensemble de facteurs contextuels associés à la profession ou au secteur industriel d’activités, de facteurs environnementaux et de facteurs individuels. Ce constat appelle une approche multifactorielle et intégrée de la prévention dans le domaine de la santé. Il devient donc important d’aménager les postes de travail et de définir les tâches en fonction de l’état de santé des travailleurs. Deuxièmement, certains facteurs psychosociaux tels que le stress perçu au travail suggèrent une attention de la part des superviseurs quant aux conditions psychologiques dans lesquelles les travailleurs exercent leurs tâches. Troisièmement, bien que les mécanismes de production ne semblent pas être différents selon le genre, les demandes physiques appellent à des ajustements appropriés sur certains postes de travail », précise le chercheur principal de l’étude, M. Pierre Durand, professeur titulaire à l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal.

Les résultats de cette étude peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100966/n/blessures-professionnelles-determinants-role-secteur-industriele-profession. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur le Web, Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST