IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Difficultés d’application des Principes de déplacement sécuritaire des bénéficiaires dans les CHSLD

  •   18 janvier 2018

Montréal, le 18 janvier 2018 – Les effets du rythme de travail sur l’application des principes de déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB) par les préposés ont fait l’objet d’une étude dans trois centres d’hébergement et de soins de longue durée, soit un à Montréal, un en périphérie et un en région plus éloignée. À l’aide d’entrevues et d’observations sur le terrain, les chercheurs ont voulu mesurer l’écart entre la formation PDSB telle que conceptualisée et la formation telle qu’appliquée principalement par les préposés aux bénéficiaires (PAB), qui occupent la première place pour le nombre de lésions professionnelles dans le réseau de la santé. Il apparaît que, dans le contexte des ratios élevés de résidents par PAB, ceux-ci sont obligés d’intensifier leur tâche de travail pour répondre à l’ensemble des besoins des bénéficiaires (soins, hygiène, alimentation…), tout en appliquant les PDSB en matière de prévention des accidents et des maladies du travail. Le leitmotiv des préposés est de gagner du temps pour être en mesure d’accomplir l’ensemble des tâches prescrites, qu’elles soient d’ordre quantitatif ou qualitatif. Les PAB les plus expérimentés tentent donc de réguler le rythme de travail en développant leurs propres stratégies qui sont difficilement compatibles avec les PDSB et la SST.

« Pour exécuter l’ensemble de leur travail, les PAB doivent consacrer un minimum de temps pour accomplir un maximum de tâches prescrites par l’organisation qui leur imposent ainsi des balises temporelles. Il en ressort clairement que l’application des PDSB n’est pas optimale et qu’il arrive, par exemple, que des tâches devant être effectuées en binôme le soient en solo pour gagner du temps, ce qui augmente les risques de blessures », explique le professeur François Aubry de l’Université du Québec en Outaouais, chercheur au centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal et chercheur principal associé au projet.

L’étude met aussi en relief le manque d’encadrement général des préposés par leur hiérarchie (infirmières, infirmières auxiliaires et chefs d’unité) à l’égard de la mise en application des principes de déplacement sécuritaire des bénéficiaires. L’absence de participation des PAB aux enjeux vécus en CHSLD, en particulier à ceux qui les concernent directement, et le peu d’espace consacré aux discussions sur les PDSB sont aussi critiqués, de même que la dimension insuffisante des chambres des résidents et l’aménagement du mobilier, qui nuisent au travail des préposés aux bénéficiaires.

Les recommandations de cette étude intitulée L’influence des rythmes de travail sur l’appropriation des principes de déplacement sécuritaire des bénéficiaires par les préposés dans les centres d’hébergement du Québec peuvent être consultées sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100963/n/contraintes-temporelles-appropriation-deplacement-securitaire-recrues-preposes-beneficiaires.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST