IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Chutes de hauteur : Étude sur la résistance des cordes d’assurance verticales au vieillissement

  •   23 août 2016

Montréal, le  23 août 2016 – Des chercheurs viennent d’étudier les effets du vieillissement des cordes d’assurance verticales ou lignes de vie verticales qui servent à arrêter la chute accidentelle d’un travailleur équipé d’un système individuel d’arrêt de chute (SIAC) de hauteur. Sept types de corde (en kernmantle, en multiline, en polyamide, en polyester, en polyéthylène, en polypropylène et en polysteel®) ont été soumis au vieillissement accéléré en laboratoire et à un vieillissement naturel statique (soleil et intempéries, mais sans utilisation) de 6, 12, 18 et 24 mois. En plus de faire l’objet d’examens visuels, les effets sur la structure chimique des fibres des cordes ont été déterminés par différents tests : spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier, essais de rhéologie, analyses de calorimétrie différentielle à balayage, analyses de microscopie électronique et de diffraction des rayons X ainsi que tests de rupture.

« Malgré l’importance capitale que représentent ces cordes lors de l’arrêt d’une chute de hauteur d’un travailleur, la façon dont leur résistance mécanique change avec le temps d’utilisation était méconnue et les critères de désuétude utilisés manquaient de fondement scientifique », explique le chercheur Carlos Arrieta de l’École de technologie supérieure.

À la lumière des résultats, les chercheurs ont pu établir que les cordes ayant affiché le meilleur résultat lors des tests de vieillissement sont celles en kernmantle. Celles en polyéthylène ont obtenu un résultat semblable, mais elles ne peuvent être utilisées dans la fabrication de cordes d’assurance verticales car, même à l’état neuf, elles ne respectent pas le seuil de 27 kN exigé par les normes CSA. Pour leur part, les cordes en multiline, en polyamide et en polyester ont subi une perte modérée de résistance, mais concordent tout de même avec les normes CSA, tandis que l’utilisation de celles en polypropylène et en polysteel® n’est pas recommandée comme cordes d’assurance verticales car elles ont offert la pire performance lors des tests.

Cette étude a aussi permis de formuler un modèle mathématique pour estimer la résistance résiduelle de cordes couramment utilisées pour la fabrication de lignes de vie verticales lorsqu’elles sont exposées aux intempéries. Ce modèle ne convient pas pour le Kernmantle et le polyéthylène puisque leurs résistances résiduelles ne changent pas beaucoup tout au long du vieillissement. D’après ce modèle, les résistances résiduelles théoriques du multiline et du polyester ne tomberont pas sous le seuil de 27 kN même s’ils sont longtemps exposés aux intempéries (plus de 5 ans). Par contre, les cordes en polyamide, en polysteel® et en polypropylène atteignent respectivement le seuil de 27 kN au bout de 4, 1 et 0,5 ans. Le modèle s’applique aux  cordes ayant le même diamètre, la même fabrication et composées des mêmes fibres que celles étudiées.

Les résultats de cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peuvent être consultés sans frais à www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100886/corde-assurance-duree-vie. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.

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Source :
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST