IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Intégration sécuritaire des travailleurs du secteur des mines

  •   03 mars 2016

Montréal, le 3 mars 2016 – À la demande de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur minier (APSM), des chercheurs ont étudié les conditions favorisant l’intégration sécuritaire des travailleurs du secteur des mines. Cinq mines, deux à ciel ouvert et trois souterraines ont participé au projet. Divers postes d’opérateurs de machinerie lourde et de camion à flèche ainsi qu’un poste de mineur affecté à la réfection de tunnels existants, ont fait l’objet d’études de cas au moyen d’entretiens et d’observations des activités de travail d’une durée équivalente à 29 jours afin de mettre en relief les circonstances pouvant influencer la formation à la tâche et la transmission des savoirs de métier et de prudence.

Elise Ledoux

Les chercheurs ont observé qu’en général ce sont des travailleurs plus ou moins expérimentés qui prennent en charge les nouveaux employés, que ce compagnonnage se poursuit de façon informelle après la formation à la tâche, mais que le suivi est peu développé. Parmi les constats formulés, la chercheuse Élise Ledoux, Ph. D. en ergonomie et son équipe, retiennent que : 1) chaque mine a son propre dispositif d’accueil et d’intégration et la formation des nouveaux est une activité courante et intégrée aux opérations minières quotidiennes; 2) les nouveaux travailleurs ne sont pas que des employés nouvellement embauchés, mais aussi des personnes affectées à d’autres  postes, qui retournent au travail après une longue absence, qui assurent la relève, etc.; 3) les postes d’entrée sont plus complexes qu’il n’y paraît et que les conditions d’organisation de la production influencent les conditions d’apprentissage; 4) la conduite des projets d’investissement peut créer des conditions qui fragilisent les dispositifs d’accueil et d’intégration et générer des impacts sur la santé et la sécurité des travailleurs.

Lors de l’intégration d’un nouveau travailleur, plusieurs facteurs tels que les attentes de production, la rémunération au rendement, la valorisation de la débrouillardise, la disponibilité des formateurs et des équipements, ainsi que les nombreuses procédures peuvent  compromettre les résultats souhaités. Parmi les difficultés éprouvées par les nouveaux figurent le cumul des nouveautés à apprendre en peu de temps, la connaissance des lieux, du matériel, des modes de communication, la lecture du terrain, l’analyse et la résolution de problèmes. Une fois seul à son poste, le nouveau doit alors faire face à des situations inédites et démontrer qu’il est capable de les maîtriser. Or, dans le contexte minier, l’intégration des nouveaux et la transmission des savoirs de prudence est un processus qui se construit dans le temps et dans l’action, processus qui variera en fonction des conditions d’exercice du travail et du soutien des travailleurs expérimentés et des collectifs de travail.

Les résultats de cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), le Comité sectoriel de la main-d’œuvre de l’industrie des mines et la Commission des partenaires du marché du travail peuvent être consultés sans frais à www.irsst.qc.ca.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST