IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Échelles et escabeaux : quels sont les critères pour assurer leur stabilité ?

  •   28 octobre 2020

Montréal, le 28 octobre 2020 – Les chutes de hauteur sont encore aujourd’hui une des principales causes d’accident au Québec. Selon la CNESST, les statistiques de lésions impliquant les échelles montrent une augmentation au fil des ans. Sur la période 2009 à 2013, 20% des lésions dues à une chute de hauteur ont été causées à partir d’une échelle. Une étude de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a déterminé les limites de stabilité lors de l’utilisation d’échelles portatives et d’escabeaux.

Échelleescabeau

Le chercheur a utilisé des capteurs, appelés plateformes de force, pour mesurer les différentes forces au pied et au sommet des échelles, et au pied des escabeaux.

Des essais en laboratoire
Deux échelles commerciales de 24 pieds (une en aluminium et l’autre en fibre de verre) ainsi que deux escabeaux en aluminium de 12 pieds et 6 pieds ont été utilisés pour les essais. « Les limites de stabilité ont été déterminées en fonction du type de surface en pied et en tête d’échelle, de la hauteur du travailleur sur l’échelle, et pour des angles d’inclinaison inclus dans les limites fixées par le Règlement sur la santé et la sécurité du travail, soit entre 70,5° et 75,5°, et ce, pour différentes positions », mentionne Bertrand Galy, chercheur à l’IRSST et spécialiste des chutes de hauteur. Les essais ont démontré que plus l’angle d’installation est important, plus le risque de basculement vers l’arrière est grand, et présent jusqu’à une hauteur importante sur l’échelle. « Ce n’est pas le seul facteur qui a une influence sur la stabilité. Le matériau de l’échelle influe également sur le risque d’instabilité. Par exemple, une échelle fabriquée avec un matériau lourd comme la fibre de verre diminue sensiblement le risque d’instabilité », ajoute Bertrand Galy.

Une formation essentielle
Un modèle analytique a été développé et validé sur la base des résultats expérimentaux afin de généraliser les conclusions de l’étude, ce qui a permis de valider les observations faites lors des essais et de généraliser les conclusions. « D’autres critères ont également une incidence sur la stabilité des échelles. La taille et le poids plus élevés d’un travailleur entraîneront un risque d’instabilité accru et non négligeable », précise le chercheur. Pour les essais de montée d’échelle, à des angles de 72,5° et 75°, un risque de basculement arrière existe si le travailleur monte face à l’échelle. L’utilisation d’une technique adaptée, en montant les premiers échelons de l’échelle de côté, permet de limiter, voire d’éliminer le risque de basculement arrière. « Une bonne formation est donc nécessaire pour utiliser adéquatement une échelle et savoir comment monter de manière sécuritaire », souligne Bertrand Galy. Les escabeaux de faible hauteur, très légers et d’empattement réduit, présentent également des risques d’instabilité majeurs, même pour les travailleurs légers et de petite taille.

Plus d’informations se trouvent dans le rapport Critères de stabilité des échelles et des escabeaux.

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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
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