IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Mieux cerner les solvants verts

  •   26 mai 2020

Montréal, le 26 mai2020 –  Les solvants sont utilisés dans de multiples secteurs industriels. Ils constituent une préoccupation majeure, puisqu’un grand nombre d’entre eux sont associés à des effets nocifs, tant pour la santé et la sécurité des travailleurs que pour l’environnement et la santé de la population générale. Plusieurs entreprises ont amorcé un virage vert, ce qui a donné naissance aux solvants qualifiés de verts, écologiques, biodégradables et durables. Or, il n’est pas toujours clair dans quelle mesure ces solvants verts sont effectivement respectueux de l’environnement ou sans danger pour ceux et celles qui y sont exposés.

Classifier pour mieux comprendre
Cette recherche, financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), a permis de dresser le portrait des connaissances sur les aspects sanitaires, sécuritaires, environnementaux, techniques, réglementaires et normatifs des solvants qualifiés de verts. « Il fallait d’abord classer les solvants verts en catégories », précise Maximilien Debia, chercheur principal de la recherche et professeur à l’Université de Montréal. « Nous les avons classé d’après l’origine de leurs matières premières, comme les glucides et les lipides. Nous avons également pu décrire d’autres classes de solvants verts, comme les solvants eutectiques profonds, les liquides ioniques, les solvants commutables, l’eau et le dioxyde de carbone supercritiques.»

Certifications et réglementations
La recherche traite aussi des certifications environnementales sous forme d’étiquettes, qui assurent l’impartialité dans l’évaluation des préparations commerciales contenant des solvants tout en garantissant des critères minimaux à satisfaire. Elle a aussi identifié les lois et règlements portant sur les substances chimiques en milieu de travail, qui favorisent la substitution des solvants classiques par des solutions de rechange plus vertes. « Toutefois, en s’inspirant de la Loi sur la réduction des toxiques de l’État du Massachusetts, notre équipe de recherche a identifié le besoin de se doter de nouvelles ressources afin d’aider concrètement les entreprises à réaliser leurs projets de remplacement de substances toxiques par des choix plus verts et moins dangereux », ajoute Maximilien Debia.

Les zones grises du vert
Malgré les recherches, les solvants verts demeurent ardus à cerner. Comme la plupart ne sont pas sans danger pour les travailleurs, les chercheurs recommandent qu’une analyse des effets potentiels sur la santé et sur la sécurité des travailleurs soit effectuée dans tous projets de substitution, pour s’assurer de ne pas faire de transfert de risque d’une catégorie d’impacts à une autre. « La démarche de substitution en neuf étapes, à la base de l’utilitaire Solub, demeure la meilleure méthode à appliquer, que l’on soit face à un solvant vert ou non », conclut le chercheur.

Pour lire le rapport complet, consultez le https://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/101074/n/solvants-verts
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Source
Noémie Boucher
Conseillère en communications, IRSST
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