IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Le potentiel inflammatoire des nanoparticules

  •   14 octobre 2015

Il est démontré que l’inflammation est l’un des effets toxiques des nanoparticules (NP) sur la santé des travailleurs. Pourtant peu de données probantes existent sur les interactions entre les NP et les neutrophiles, ces globules blancs qui orchestrent l’inflammation. Une équipe de recherche du Québec a donc voulu établir in vitro l’influence des NP sur les fonctions et les propriétés de neutrophiles issus du sang d’individus sains, ainsi qu’étudier in vivo les effets inflammatoires des NP chez la souris.

À cette fin, les chercheurs ont sélectionné les NP qui ont fait l’objet du plus grand nombre de publications scientifiques et qui soulevaient le plus d’intérêt en matière de santé et de sécurité du travail en raison de leur fort potentiel d’utilisation.

Dans son ensemble, ce projet a permis de mieux comprendre le mode d’action de certaines NP avec les fonctions des neutrophiles humains et leur réponse inflammatoire qui est à la base d’un grand nombre de pathologies et de désordres parfois mêmes insoupçonnés. Les chercheurs ont aussi montré que les NP n’agissent pas toutes de la même façon et qu’elles peuvent même avoir des effets complètement opposés selon leur diamètre initial. De plus, les NP d’un même groupe, par exemple celles de type oxyde métallique, agissent différemment.

« La somme des résultats établit clairement qu’il est difficile de classifier les NP strictement selon leur potentiel inflammatoire comme nous le projetions. Il est préférable de présenter un tableau plus nuancé dans lequel les effets provoqués par une NP donnée (par exemple : le CeO2, le TiO2, le ZnO et l’Ag) sur la physiologie des neutrophiles humains in vitro et sur la capacité d’induire une infiltration neutrophilique in vivo (par exemple : le TiO2 et les dendrimères) doivent être pris en considération, car les effets des NP sont extrêmement diversifiés. Il est clair que le mode d’action des NP demeure infiniment complexe et qu’il peut varier selon la concentration étudiée », précise le chercheur principal, Denis Girard, professeur titulaire à l’INRS-Institut Armand-Frappier.

Intitulée Procédures pour évaluer le potentiel pro-inflammatoire des nanoparticules, cette étude financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100838/n/procedures-evaluation-potentiel-pro-inflammatoire-nanoparticules.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST