IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Pour mieux intervenir dans les zones dangereuses des machines industrielles

  •   16 septembre 2015

Une étude scientifique fournit des points de repère pour guider les intervenants qui doivent pratiquer des interventions sur des machines industrielles en mode vitesse et effort réduit (c.-à-d.- énergie réduite). L’article 186 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) encadre ce type d’intervention afin d’éviter que des pièces en mouvement ne causent des lésions professionnelles souvent graves voire mortelles. Néanmoins, l’article 186 ne précise pas les valeurs de vitesses, forces, pressions de contact et d’énergies à respecter. Les chercheurs ont d’abord réalisé un bilan des connaissances sur ces valeurs. . Ils ont par la suite visité 9 entreprises et étudié 16 situations d’intervention sur des machines afin de comprendre comment les entreprises appliquent l’article 186 du RSST.

Résultats

L’étude a permis de recenser les valeurs de vitesses, forces, pressions de contact et d’énergie réduite proposées dans la littérature (normes, guides, articles scientifiques), et de les présenter avec leur référence. Les chercheurs ont constaté que les machines ne sont pas toujours conçues en fonction des exigences de l’article 186 et que les travailleurs qui interviennent dans les zones dangereuses n’utilisent pas toujours une commande manuelle à action maintenue ou une avance par à-coups. De plus, si la majorité des vitesses des machines observées en usine est égale ou inférieure aux normes, certaines interventions se déroulent en vitesse de production. Quant aux valeurs des énergies réduites recommandées dans la littérature, elles dépendent de beaucoup de facteurs; la diversité des situations impose d’effectuer une analyse de risque approfondie. L’application de l’article 186 du RSST s’inscrit donc dans une démarche d’appréciation et de réduction du risque pour des tâches pour lesquelles les intervenants n’ont pas d’autre choix que de pénétrer dans des zones où des éléments de la machine sont en mouvement.

Contexte

« Si la situation concernant les niveaux d’énergie réduite à utiliser en usine correspond exactement au contexte décrit dans la littérature, les intervenants peuvent utiliser ces mêmes valeurs. En revanche, lorsqu’aucune référence n’est disponible, la détermination d’un niveau d’énergie tolérable devra être basée sur une réflexion et une analyse plus poussées. Seule une comparaison rigoureuse entre le contexte des propositions issues de la littérature et celui de la situation réelle permettra d’extrapoler des recommandations à des situations comparables, mais non identiques », précise l’auteur principal,  Yuvin Chinniah, ingénieur et professeur agrégé du Département de mathématiques et de génie industriel de Polytechnique Montréal.

Publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), cette étude peut être consultée sans frais à www.irsst.qc.ca.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST