IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Colloque IRSST 2019 Manutention

Préparateurs de commandes, commis de bureau, éboueurs, personnel hospitalier, plusieurs milliers de travailleurs québécois effectuent des tâches de manutention, une activité associée à 52 % des cas de troubles musculosquelettiques acceptés par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) durant la période 2012 à 2016.

Dès les années 1980, l’IRSST a investi dans la recherche en manutention, s’intéressant notamment à l’organisation du travail, l’analyse du risque, la documentation des savoir-faire et la formation ainsi que le développement d’une nouvelle approche de prévention. Le constat est sans équivoque : la manutention est une tâche complexe, souvent réalisée dans des conditions changeantes qui exigent des travailleurs de bonnes capacités d’adaptation et d’anticipation. Elle nécessite donc le développement de compétences pour leur permettre d’exécuter leurs tâches efficacement en toute sécurité.

En plus de dresser le bilan des principaux résultats issus de la recherche en manutention, ce colloque vise également à partager les derniers avancements de la recherche et ceux à venir.

L’événement s’adresse à tous les acteurs intéressés par la prévention en manutention, tels les intervenants et les représentants des milieux de travail ainsi que les enseignants et formateurs en centres de formation professionnelle et les chercheurs en SST.

Conférences

// Conférence

La boîte noire de la manutention


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La manutention semble être une tâche simple qui consiste à prendre un objet au point A pour le déplacer jusqu’au point B. Pourtant, elle représente un défi pour la prévention des troubles musculosquelettiques. Mais que se passe-t-il réellement du point A au point B? Cette présentation propose un survol des grands constats des recherches sur la manutention, financées par l’IRSST, ainsi qu’une description du nouveau document de sensibilisation à la Stratégie intégrée de prévention en manutention (SIPM).

Édith Vinet est professionnelle scientifique à l’IRSST depuis 2014. Elle agit à titre de conseillère en valorisation de la recherche pour les champs Prévention durable en SST et environnement de travail et Réadaptation au travail. Elle détient une maîtrise en kinanthropologie, concentration ergonomie.

// Conférence

Manutention : Recherches biomécaniques en laboratoire


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Plusieurs recherches en laboratoire ont été réalisées dans le cadre de la programmation de recherche en manutention de l’IRSST. Celles-ci visaient à mieux comprendre les façons de faire de manutentionnaires experts, novices, féminins ou obèses. Les chercheurs ont pu déduire que chacun de ces groupes avait des comportements distincts qui affectaient leur exposition physique. Ces informations ont été utiles autant pour améliorer la formation offerte aux manutentionnaires que pour initier des modifications à leurs postes de travail.

André Plamondon détient un baccalauréat et une maîtrise en science de l’activité physique de l’Université Laval et un doctorat en biomécanique de l’Université de Montréal. Depuis 2001, il est chercheur à l’IRSST et ses travaux se sont principalement concentrés sur la quantification du chargement au dos lors du travail de manutention et sur le développement d’instruments de mesure (dont les centrales inertielles) pour quantifier l’exposition physique des travailleurs. Il travaille également sur des projets de recherche dédiés à la manutention dont l’objectif général est d’élaborer un programme de formation spécifique pour les manutentionnaires. M. Plamondon est membre du comité international de rédaction du journal Applied Ergonomics.

// Conférence

Mesures et observations terrain pour la prévention, le cas des techniciens ambulanciers paramédicaux


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Les plus récentes données disponibles indiquent que les techniciens ambulanciers paramédicaux (TAP) se retrouvent à la limite entre le risque élevé et le risque extrême de maladies professionnelles et d’accidents du travail. Les mesures et observations de 101 TAP œuvrant dans les régions de Montréal et de Québec durant 175 quarts de travail ont permis de documenter les tâches et les multiples scénarios auxquels ils font face au quotidien, et leur exposition aux facteurs de risque de troubles musculo-squelettiques. Cette présentation mettra en lumière certains facteurs de risque qui sont liés à des tâches accomplies par les TAP et qui sont modulés par les caractéristiques des situations de travail. Une discussion portera sur l’importance d’une approche mixte alliant mesures et observations, et abordera des pistes de prévention aux problèmes de santé qui affligent un trop grand nombre de TAP.

Philippe Corbeil est professeur au département de kinésiologie de l’Université Laval. Engagé par l’Université Laval en 2005, il a obtenu sa titularisation en 2015. Il est aussi chercheur affilié au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) à Québec. Ses intérêts de recherche touchent la prévention des troubles musculosquelettiques chez les manutentionnaires, dans l’optique de mieux comprendre pour prévenir. Il adopte une approche scientifique interdisciplinaire s’appuyant sur l’ergonomie, la biomécanique, le contrôle et l’apprentissage du mouvement humain.

// Conférence

Le potentiel des centrales inertielles en santé et en sécurité du travail (SST)


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Les centrales inertielles gagnent en popularité pour la mesure du mouvement humain. Comment la SST peut-elle profiter de cette technologie pour réduire les troubles musculosquelettiques (TMS)? La précision de ces systèmes a tout d'abord été validée en laboratoire en portant une attention particulière sur le calibrage et sur l'influence des perturbations magnétiques. Ensuite, un suivi de manutentionnaires munis de centrales inertielles réalisant l'assemblage de commandes dans deux centres de distribution a permis de quantifier leur exposition physique. Les données recueillies permettent d'évaluer les risques de TMS ou de fournir une rétroaction augmentée aux travailleurs ou formateurs à l'aide d'un avatar.

Xavier Robert-Lachaîne est kinésiologue, formé à l’Université du Québec à Montréal. Il a complété une maîtrise en biomécanique à l’Université McGill et obtenu son doctorat en sciences de l’activité physique à l’Université de Montréal. Son cheminement postdoctoral s’est déroulé à l’IRSST, à l’École de technologie supérieure et à l’Université Laval. Ses principaux intérêts de recherche sont la prévention des TMS, les systèmes ambulatoires, l’ingénierie sportive et la biomécanique clinique de l’épaule et du genou.

Antoine Muller a été formé à l'École normale supérieure (ENS) de Rennes en génie mécanique et génie électronique. Il a réalisé une maîtrise en mécatronique à l'ENS de Rennes et à l'Université de Rennes 1 et a obtenu son doctorat en mécanique à l'ENS de Rennes. Il réalise un stage postdoctoral à l’IRSST depuis 2018. Ses activités de recherche s'intéressent à l'analyse de mouvement et à la simulation musculosquelettique, plus particulièrement pour des applications en ergonomie.

// Conférence

Les compétences des manutentionnaires


L’origine des principes d’action en manutention sera présentée par Denys Denis. Chaque principe sera brièvement exposé, de même que leur pertinence pour orienter la formation des manutentionnaires. André Plamondon suivra avec le développement de la métrologie pour chacun des principes et des exemples concrets.

Les recherches en biomécanique portant sur la manutention ont permis de quantifier des principes généraux de manutention qui servent de guide à un programme de formation. Des exemples concrets illustreront l’utilité de ces principes à rendre les manutentionnaires plus aptes à réaliser leurs tâches de manière plus sécuritaire et efficiente.

André Plamondon détient un baccalauréat et une maîtrise en science de l’activité physique de l’Université Laval et un doctorat en biomécanique de l’Université de Montréal. Depuis 2001, il est chercheur à l’IRSST et ses travaux se sont principalement concentrés sur la quantification du chargement au dos lors du travail de manutention et sur le développement d’instruments de mesure (dont les centrales inertielles) pour quantifier l’exposition physique des travailleurs. Il travaille également sur des projets de recherche dédiés à la manutention dont l’objectif général est d’élaborer un programme de formation spécifique pour les manutentionnaires. M. Plamondon est membre du comité international de rédaction du journal Applied Ergonomics.

Denys Denis est professeur en ergonomie au département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis septembre 2019. Auparavant, il était chercheur à l’IRSST depuis 2000, année où il a obtenu un doctorat de l’Université McGill. Ses intérêts de recherche portent sur la prévention des TMS, l’adéquation de la formation et de l’emploi, les activités de manutention manuelle et assistée, le transfert des connaissances et les nouvelles technologies. Depuis 2010, il est coéditeur de la revue Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé (PISTES).

// Conférence

Une ou plusieurs bonnes méthodes?


Denys Denis explique la stratégie intégrée de prévention en manutention (SIPM), en insistant sur les mécanismes qui la sous-tendent et qui permettent une prévention des troubles musculosquelettiques associés à la manutention. Deux intervenants, Benjamin Reid-Soucy, conseiller en prévention à l'APSAM et Christiane Lemay, ergonome à la santé publique au travail, expliquent comment ils ont appliqué la SIPM en milieux de travail.

Denys Denis est professeur en ergonomie au département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis septembre 2019. Auparavant, il était chercheur à l’IRSST depuis 2000, année où il a obtenu un doctorat de l’Université McGill. Ses intérêts de recherche portent sur la prévention des TMS, l’adéquation de la formation et de l’emploi, les activités de manutention manuelle et assistée, le transfert des connaissances et les nouvelles technologies. Depuis 2010, il est coéditeur de la revue Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé (PISTES).

Benjamin Reid-Soucy, conseiller en prévention et ergonome à l’APSAM, responsable du dossier de l’ergonomie, des troubles musculosquelettiques et de la manutention manuelle. Anciennement consultant privé en SST puis ergonome dans le réseau de santé publique en santé au travail à Montréal. Il pratique depuis une douzaine d’années à titre d’ergonome dans différents milieux de travail.

Christiane Lemay, ergonome à la Direction de santé publique dans l'équipe-conseil et de coordination en santé au travail du CISSS Montérégie-Centre. Mme Lemay œuvre dans le Réseau de santé publique en santé au travail (RSPSAT) depuis 2000. Elle a une pratique axée vers la sensibilisation et la mobilisation des milieux de travail sur la prévention des TMS pour les amener à identifier et transformer les situations de travail à risque. Elle a participé à l’élaboration du Programme de prévention des TMS dans les milieux de travail lancé en 2007 et poursuit le développement de divers outils pour soutenir les intervenants et les milieux de travail dans la prise en charge des risques de TMS.

// Conférence

Modélisation biomécanique de l’épaule : des mesures non invasives


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Les femmes et les nouveaux employés sont plus exposés aux risques de blessure, principalement au dos et aux  épaules lors de la manutention de charges. Or peu de connaissances sont disponibles sur les techniques qui différencient les femmes des hommes et les novices des experts pour la manutention de charges au-dessus des épaules. Au moyen de deux études biomécaniques (hommes - femmes, et experts - novices), les chercheurs ont analysé un ensemble de variables provenant d'analyses cinématiques, électromyographiques et musculosquelettiques pour comprendre mieux les différentes techniques utilisées par chacun de  ces groupes. Les chercheurs ont mis en  évidence que les femmes utilisaient des techniques plus contraignantes pour des charges faibles et que les experts distribuent davantage leurs efforts entre les différents segments et stabilisent mieux leur complexe scapulaire.

Mickaël Begon a une formation en sciences de l’activité physique en France (Universités de Clermont-Ferrand et Lyon). Après une maîtrise et un doctorat en biomécanique et bio-ingénierie sur le kayak (Institut Prime, Poitiers, France), il a effectué un postdoctorat en contrôle optimal de mouvements acrobatiques avec Fred Yeadon (Université de Loughborough, UK). Il est maintenant professeur agrégé à l’école de kinésiologie et à l'Institut de génie biomédical  de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et chercheur au CHU Sainte-Justine. Il dirige un programme de recherche portant sur trois thèmes principaux : la biomécanique de l'épaule de la prévention à la réadaptation (travail et athlètes), la modélisation musculosquelettique et la simulation-optimisation de mouvements humains. Au cours des 5 dernières années, son équipe a publié plus de 60 articles scientifiques et il a formé 15 doctorants. Comme activité de transfert de connaissance en biomécanique, Mickaël Begon crée depuis 2011 de nouveaux éléments acrobatiques avec l'équipe canadienne de natation artistique, qui sont couramment exécutés dans les compétitions internationales.

// Conférence

Modélisation biomécanique du dos guidée par des mesures expérimentales non invasives


Il est reconnu que des charges élevées ou répétitives agissant sur les structures de la colonne vertébrale (os et disques) et les tissus (muscles, ligaments, etc.) qui la soutiennent représentent un facteur de risque pour les maux de dos. Dans un contexte de prévention et de réadaptation des travailleurs, la connaissance de l'amplitude et de la distribution des forces internes exercées sur la colonne vertébrale lors d'activités de travail représente un prérequis pour comprendre les effets associés à différents modes opératoires. La modélisation musculosquelettique de la colonne vertébrale est la seule méthode non invasive permettant d'estimer ces forces et leur distribution sur les structures internes. Le fonctionnement d'un modèle musculosquelettique de la colonne vertébrale lombaire guidé par des mesures expérimentales (analyse du mouvement et activation musculaire) sera illustré dans cette présentation. Des résultats de ce modèle portant sur l'étude de manutentionnaires simulant des tâches de travail en laboratoire seront discutés, en fonction de leur sexe et de leur expertise.

Denis Gagnon détient un baccalauréat en éducation physique, une maîtrise en kinanthropologie de l'Université de Sherbrooke ainsi qu'un doctorat en biomécanique de l'Université de Montréal. Il est professeur titulaire à la Faculté des sciences de l'activité physique de l'Université de Sherbrooke. Il s'intéresse, depuis le début de sa carrière, aux phénomènes biomécaniques associés aux maux de dos. Ses recherches portent principalement sur la modélisation musculosquelettique de la colonne vertébrale lombaire utilisant une approche guidée par des mesures expérimentales (mouvement, effort et activité musculaire).

// Conférence

Exosquelettes et manutention


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Il existe un large consensus sur l’impact des activités professionnelles et la manutention manuelle sur la survenue des TMS. Pour remédier à la prévalence de ces pathologies dans des tâches exigeantes physiquement, les entreprises accordent une attention croissante aux nouvelles technologies telles que les exosquelettes sur le lieu de travail. Le potentiel des exosquelettes pour réduire les contraintes musculaires semble assez prometteur en laboratoire. Néanmoins, il est difficile de déterminer la valeur réelle de l’apport d’un exosquelette sur le lieu de travail en raison de la diversité des méthodes et des mesures utilisées, de la disparité des situations de travail et du caractère protéiforme de ces technologies.À partir des retours expériences issus d’assistances menées en entreprises par l’INRS, cette communication présentera les intérêts et les limites des exosquelettes dédiés à la manutention pour la prévention en SST.

Jean-Jacques Atain Kouadio est expert d’assistance au laboratoire Ergonomie et Psychologie Appliquées à la Prévention (EPAP) au département Homme au Travail de l’INRS. Ses activités ont concerné, entre autres, les travaux sur la méthode d’analyse de la charge physique de travail et le développement d’approches et d’outils pour permettre aux concepteurs d’intégrer dans leurs pratiques la prévention des TMS. Depuis 2013, il travaille sur les nouvelles technologies d’assistance physique et en particulier les exosquelettes sous les angles de :

  • l’évaluation de l’interaction homme-exosquelette en situation réelle de travail;
  • la compréhension des processus d’intégration des exosquelettes dans les entreprises (acceptation et déploiement de ces technologies).