IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Pour en savoir plus sur les nettoyants et dégraissants à base de bactéries et d’enzymes

  •   10 juillet 2014

Les nettoyants et dégraissants à base de bactéries et d’enzymes occupent une place de plus en plus importante dans les milieux de travail comme produits de remplacement des solvants et des préparations aqueuses traditionnelles. Or, les données sur la composition des préparations bactériennes, particulièrement utilisées dans le secteur de l’entretien mécanique, et des préparations enzymatiques, servant entre autres à nettoyer les instruments chirurgicaux, sont très fragmentaires. Pour remédier à cette situation, des chercheurs viennent de publier une monographie pour synthétiser les connaissances sur la santé et la sécurité du travail, l’environnement et les aspects techniques de ces produits biotechnologiques.

« De plus en plus populaires, ces produits sont publicisés comme étant idéaux, verts et atoxiques, mais l’information sur leur composition et les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs se limite souvent aux fiches de données de sécurité fournies par les fabricants. En se basant sur une revue de la littérature, des consultations auprès d’intervenants et l’observation de milieux de travail utilisant ce genre de préparation, nous avons produit une monographie pour mieux guider ceux qui sont appelés à les évaluer, les recommander ou les utiliser », explique le chimiste Denis Bégin de l’Université de Montréal, auteur principal de l’étude.

La monographie nous apprend que l’usage des biofontaines utilisant des préparations bactériennes est avantageux sur le plan environnemental, les bactéries dégradant les huiles et graisses. Cependant certaines études montrent la présence dans les biofontaines en cours d’utilisation de bactéries présentant un risque infectieux modéré pour les travailleurs. Les chercheurs leur recommandent de se protéger la peau en portant gants, vêtements à manches longues et lunettes de protection, en plus de respecter diverses mesures d’hygiène individuelle. Si les pièces nettoyées doivent être séchées avec une soufflette, il est préférable d’abord de les rincer à l’eau ou sinon de porter un masque jetable de type N-95.

Dans le cas des préparations à base d’enzymes (p. ex. subtilisine) utilisées notamment dans les hôpitaux et les cabinets médicaux, la littérature rapporte quelques cas de sensibilisation respiratoire, mais il existe peu de données sur les niveaux d’exposition. La présence d’aérosols étant cependant possible lors du lavage manuel d’instruments, il serait approprié pour les utilisateurs, en l’absence de hotte de laboratoire, de mettre un masque N-95 plutôt qu’un simple masque chirurgical. Le port de gants, d’une blouse à manches longues, d’un bonnet et de couvre-chaussures, de même qu’une protection oculaire est aussi recommandé.

Cette étude, financée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peut être consultée sans frais au http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-829.pdf.

-30-

Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST