IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Microorganismes et maladies pulmonaires des travailleurs

  •   10 juillet 2014

Des chercheurs viennent de démontrer que les microorganismes appelés archaea sont une composante majeure des bioaérosols trouvés dans plusieurs milieux de travail et qu’ils pourraient jouer un rôle un rôle dans les maladies pulmonaires professionnelles. Pour en arriver à cette conclusion, ils ont entre autres caractérisé les bactéries et les archaea des bioaérosols présents dans les fermes laitières, les poulaillers et les usines d’épuration des eaux usées. Des archaea ont été trouvées en grande concentration dans l’air des fermes laitières et des poulaillers (particulièrement dans ceux à cages), ainsi qu’en quantité plus faible dans des établissements de traitement des eaux usées. De plus, des concentrations importantes de la bactérie S. rectivirgula, qui peut causer une maladie pulmonaire appelée « poumon du fermier », sont encore présentes dans l’air de certaines fermes laitières du Québec, bien qu’en quantité moindre qu’auparavant.
 
Détection et échantillonneurs
En utilisant la biologie moléculaire, les scientifiques ont également conçu une méthode de détection efficace pour toutes les espèces d’archaea. Le projet a aussi permis d’évaluer trois échantillonneurs d’air différents qu’on utilise dans les fermes laitières, soit l’impacteur sur surfaces liquides (Coriolis), l’impacteur à trois étages sur surfaces solides (NIOSH) et les cassettes à filtre en gélatine (IOM). Ainsi, les trois échantillonneurs ont fourni des résultats similaires pour capturer des particules dans des environnements fortement contaminés par les bioaérosols. Ce résultat est important car il n’existe aucune méthode d’échantillonnage standardisée.

Santé respiratoire
Par ailleurs, des tests effectués sur des souris en laboratoire ont permis, pour la première fois, de démontrer que deux espèces d’archaea ont un fort potentiel immunogène, dont une pouvant induire une réponse inflammatoire. « Le rôle des archaea dans les maladies respiratoires reste à être évalué, mais l’on sait qu’ils sont une composante importante des bioaérosols de plusieurs milieux de travail. Nos résultats démontrent la nécessité de rechercher ces microorganismes lors d’études sur la caractérisation des bioaérosols puisqu’on peut en trouver de fortes concentrations et qu’ils peuvent potentiellement avoir un impact sur la santé respiratoire des travailleurs », conclut Pascale Blais-Lecours, auteure principale de l’étude.

Publié par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), ce rapport de recherche peut être consulté au http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-827.pdf.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST