IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Des indicateurs annuels pour mieux suivre l’évolution des lésions professionnelles

  •   27 mai 2016

Montréal, le 27 mai 2016 – L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) dispose maintenant d’indicateurs permettant de détecter les fluctuations à court et moyen termes en matière d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Ces indicateurs annuels ont été produits à partir de données de la CNESST et de celles sur la main-d’œuvre de Statistique Canada en utilisant les effectifs de travailleurs en équivalent temps complet (ETC) plutôt qu’en nombre d’individus. De cette façon, les chercheurs ont obtenu des valeurs plus représentatives des risques, en considérant l’effet des emplois à temps partiel et des emplois occasionnels sur le temps de présence au travail.

En plus de ses indicateurs quinquennaux qui fournissent, entre autres, la possibilité d’établir les taux de fréquence et de gravité des lésions par industrie et catégorie professionnelle, l’Institut peut donc maintenant utiliser des indicateurs annuels, qui permettent de déterminer des industries, regroupements de travailleurs (manuels, non manuels et mixtes) et types de lésions pour lesquels la situation s’est le moins améliorée, voire détériorée dans certains cas.

Les chercheurs ont notamment retenu le taux de fréquence des lésions les plus graves comme principal indicateur de gravité des lésions. Ils ont établi cet indicateur annuel en n’appréciant que les lésions graves, soit celles ayant nécessité plus de 90 jours d’indemnisation ou dont le coût était supérieur au coût moyen par lésion de 2007, soit 28 014$ en dollars constants de 2012. « Nous avons privilégié le taux de fréquence comme approximation valable de la « gravité » plutôt que la durée moyenne d’indemnisation par lésion, ou le coût moyen par lésion, car sa valeur, avec 18 mois de maturité des données, est semblable à celle que nous aurions avec 36 mois de maturité. Ainsi, les différences que nous observerons avec ces indicateurs annuels risquent beaucoup moins d’être contredites par des analyses subséquentes utilisant des données ayant une maturité de 36 mois, ce qui est un grand avantage », explique Patrice Duguay, démographe à l’IRSST, qui rappelle que « l’objectif principal de cette étude étant de détecter plus rapidement les changements, ce n’est pas la valeur des indicateurs en soi qui nous intéresse, mais bien leur évolution différentielle en fonction de diverses caractéristiques ».

En combinant les données de la CNESST et celles de Statistique Canada, les chercheurs ont ainsi une vue d’ensemble de l’évolution du risque et de la gravité des lésions professionnelles pour le Québec. Ces indicateurs annuels apportent ainsi une nouvelle source d’information, complémentaire aux indicateurs quinquennaux, qui pourront être utiles en matière de prévention et serviront à déterminer de nouvelles priorités de recherche.

Les résultats de cette étude de l’IRSST peuvent être consultés sans frais à http://www.irsst.qc.ca/publications-et-outils/publication/i/100862/n/evolution-indicateurs-annuels-lesions-professionnelles. Pour en savoir davantage sur les recherches de l’IRSST, suivez-nous sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou YouTube.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST