IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Prévention des TMS : Concevoir des outils moins vibrants

  •   10 avril 2014

Les travailleurs qui utilisent des outils vibrants subissent des effets qui progressent lentement et qui risquent de se traduire par des lésions musculosquelettiques du membre supérieur. En conséquence, une équipe de recherche a voulu entre autres mesurer l’importance de certains facteurs comme la déviation du poignet et la force de préhension exercée sur la poignée des outils sur la transmission des vibrations de même que sur la sollicitation des muscles.

Pour ce faire, ils ont recruté sur une base volontaire 12 sujets droitiers qu’ils ont divisés en deux groupes selon qu’ils étaient de type ectomorphe (ossature fine avec peu de masses musculaire et grasse) ou mésomorphe (ossature massive avec masse musculaire importante et peu de graisse) pour les soumettre à des tests en laboratoire sur un pot vibrant afin de mesurer le transfert de vibration et la sollicitation musculaire au membre supérieur.

Résultats
En utilisant l’électromyographie et des accéléromètres, les chercheurs ont notamment démontré que plus la force de préhension sur l’outil est importante, plus la transmission de vibrations sera élevée. Il est aussi apparu que les vibrations sont transmises de façon plus importante aux poignets et aux coudes des sujets ectomorphes, et que certains de leurs muscles sont plus sollicités que chez les sujets mésomorphes. L’étude s’est aussi penchée sur les paramètres associés aux vibrations pour déterminer qu’un outil dont l’amplitude des vibrations est élevée (10 m/s2) et qui émet de basses fréquences (20 Hz) génère davantage de contraintes musculaires.

« Cette étude est fort utile, car les observations qui en découlent pourront servir de repères pour les manufacturiers d’outils à percussion. Par exemple, il suffirait de concevoir des outils moins lourds et de rapprocher leur centre de masse vers la main pour limiter la force de préhension requise pour les utiliser et, ainsi, réduire les vibrations transmises aux muscles des membres supérieurs. Les manufacturiers pourraient contribuer à la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) en modifiant l’amplitude des vibrations de leurs outils et faire en sorte que leurs fréquences d’opération soient plus appropriées », précise l’auteur principal, Denis Marchand, professeur au Département de kinanthropologie à l’UQAM.

Intitulée Outils vibrants - Paramètres biomécaniques et sensorimoteurs affectant la réponse
biodynamique du système main-bras, cette étude publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) peut être consultée sans frais à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-815.pdf.

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Source
Jacques Millette
Responsable des affaires publiques
IRSST