IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Surveillance biologique de l’exposition : Quel mode de correction urinaire choisir?

  •   28 mai 2014

En matière de surveillance biologique de l’exposition, la correction par la créatinine est la méthode classique pour ajuster les concentrations des indicateurs biologiques en fonction du degré de dilution des urines. Or, en raison de l’influence de divers facteurs liés aux caractéristiques des personnes, à leur débit urinaire et à leur état d’hydratation, les résultats ne sont pas toujours constants. Parmi les méthodes de correction, celle utilisant la densité spécifique est aussi recommandée, car elle serait moins sujette à l’influence de l’âge, du sexe, de l’ethnicité ou encore de la masse corporelle des travailleurs exposés à des substances chimiques.

Une équipe de recherche a donc voulu déterminer, à l’aide d’une revue de la littérature, les avantages et inconvénients des méthodes de normalisation des urines afin d’identifier le meilleur mode d’ajustement et, ainsi, de hausser la fiabilité des tests urinaires. À l’aide des données tirées des analyses de laboratoire de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) entre 1985 et 2010, les chercheurs ont aussi comparé, pour un ensemble de paramètres biologiques, les concentrations urinaires non corrigées, corrigées par la créatinine et par la densité spécifique afin de proposer des valeurs de référence qui tiennent compte du meilleur mode de correction retenu.

« Les résultats de la revue de la littérature indiquent que la correction par la créatinine peut entraîner un biais important dans l’estimation de l’exposition à des substances toxiques alors que la correction par la densité spécifique est beaucoup moins influencée par l’âge, le sexe, la taille, etc., sans compter que cette méthode est plus simple à effectuer et moins chère que celle par la créatinine. Même si d’autres études sont nécessaires pour conclure définitivement, notre recherche nous porte à croire que la correction par densité spécifique entraîne un biais moins important lorsqu’il s’agit d’estimer l’exposition professionnelle des travailleurs », précise l’auteure principale, Ginette Truchon, toxicologue à l’IRSST.

Selon l’étude intitulée Surveillance biologique de l’exposition professionnelle -  Quel mode de correction urinaire choisir lors de prélèvements ponctuels, la mesure de la densité spécifique est beaucoup moins variable que la créatinine. « L’utilisation de la correction par la densité spécifique devrait donc être considérée, sinon privilégiée dans les études futures visant la proposition de valeurs de référence pour la surveillance biologique de l’exposition professionnelle », conclut le rapport de recherche dont on peut consulter sans frais les résultats à http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-821.pdf.

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Source
Jacques Millette
Responsable des aff