Les risques pour la santé associés à l’exposition aux agents  biologiques en milieu de travail sont bien connus. Toutefois, choisir un  appareil de protection respiratoire (APR), uniquement en se fiant aux mesures  environnementales des concentrations de bioaérosols  peut être restreignant pour plusieurs raisons1,  notamment : 
  - la grande diversité d’agents biologiques ; 
 
  - les effets additifs peu documentés ; 
 
  - la variation spatiale et temporelle ; 
 
  - la sous-estimation des effets immunologiques,  toxiques ou irritatifs lors de l’analyse par cultures ; 
 
  - l’absence de méthodes analytiques pour des  pathogènes émergents ; 
 
  - les limitations de l’efficacité de captation des  échantillonneurs.   
 
Lorsque des doutes persistent quant à la capacité de choisir  adéquatement l’APR nécessaire, l’approche qualitative basée sur la gestion  graduée du risque devient intéressante.
 Le modèle IRSST s’appuie sur les connaissances relatives aux  bioaérosols et s’inspire des approches de gestion graduée du risque qui s’appliquent  aux contaminants chimiques et aux nanoparticules. Le modèle fonctionne par  pointage ; il comprend les quatre groupes de risque utilisés en biosécurité et  cinq niveaux d’exposition. Le niveau d'exposition est obtenu par l'addition du  pointage alloué au niveau de contrôle (20 % du total) et au taux de  génération des bioaérosols (80 % du total). Cette pondération se justifie  par les limites des moyens de contrôle, particulièrement la faiblesse de la  ventilation générale en champ rapproché. Le tableau ci-dessous indique à quel  niveau d’exposition correspondent les cinq fourchettes de pointage.
                                
                                    
                                    
                                        
                                            
                                            
                                        
                                        
                                            | 
                                                Niveau | 
                                            
                                                Très faible
                                             | 
                                            
                                                Faible
                                             | 
                                            
                                                Moyen
                                             | 
                                            
                                                Élevé
                                             | 
                                            
                                                Très élevé
                                             | 
                                        
                                    
                                    
                                        
                                            | 
                                                Pointage | 
                                            
                                                0-2 | 
                                            
                                                2,5-5 | 
                                            
                                                5,5-7 | 
                                            
                                                7,5-9 | 
                                            
                                                9,5-10 | 
                                        
                                    
                                
                          
                             
                            
                            En croisant un groupe de risque et un niveau d’exposition,  on obtient un facteur de protection caractéristique qui guidera le choix d’un APR  approprié.
                             La protection respiratoire est donc déterminée en fonction  du danger que présente le bioaérosol, du niveau de contrôle dans le milieu de  travail et de la nature des activités à effectuer. Simple à utiliser, ce modèle  génère des résultats qui concordent généralement avec les avis et  recommandations d’experts.
Voir « Portée et limites » 
  
1. Pour  plus d’information, consulter : AQHSST. (2021). 
Hygiène du travail :  du diagnostic à la maîtrise des facteurs de risque, 2e édition,  sections 8.3, 8.4 et 8.6.3.