Résumé

Les résultats de cette vaste étude en trois volets, menée dans l'ensemble du Québec, indiquent que les abrasifs siliceux, à l’origine de plusieurs cas de silicose lors du sablage au jet, dominent largement le marché parce qu’ils sont nettement moins coûteux que les autres produits du genre. Bien que l'adoption de substituts non recyclables n’implique aucun autre coût direct ou indirect de conversion, les usagers indiquent qu'ils n'adopteront pas les substituts moins toxiques de façon volontaire si l'utilisation des produits siliceux est permise pour leurs concurrents.

L’analyse de 12 milieux de travail met en lumière l’effet des croyances sur l’adoption de comportements préventifs lors du sablage au jet : 84 % des usagers ne font pas le lien entre le sablage au jet et la silicose. En conséquence, plusieurs individus adoptent des comportements à risques tout en se croyant en sécurité. Au total, 56,9 % des 187 répondants considèrent que l'interdiction des produits siliceux n’aurait aucun effet économique sur leur entreprise. Les auteurs concluent que l’interdiction de ces produits pour le sablage au jet constitue la mesure la plus appropriée pour éliminer à la source le danger de contracter la silicose dans ces opérations.