IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail

Outils vibrants - Paramètres biomécaniques et sensorimoteurs affectant la réponse biodynamique du système main-bras

Résumé

L’exposition aux vibrations est une préoccupation importante au regard de la prévention des troubles musculo-squelettiques aux membres supérieurs. Les vibrations main-bras sont spécifiquement reconnues pour être la cause du syndrome des vibrations, une maladie atteignant les doigts et la main en matière vasculaire, musculo-squelettique et neurosensoriel. De longues durées et de fortes intensités de vibration peuvent accélérer l’apparition des symptômes.

Cette étude, qui comporte deux volets, a servi à explorer différentes variables pouvant influencer la transmission de la vibration aux membres supérieurs tout comme la sollicitation musculaire. Douze participants regroupés selon deux somatotypes (six ectomorphes et six mésomorphes) ont participé à chacun de ces volets. L’utilisation d’un pot vibrant a permis de contrôler certaines variables afin d’exposer les sujets à diverses combinaisons d’amplitude (2,5 m/s2, 5 m/s2 et 10 m/s2) et de fréquence (20, 40 et 65 Hz) de vibration pour les deux volets. La tâche des sujets consistait à maintenir la poignée instrumentée du pot vibrant pendant une période de dix secondes.

Le but de cette étude était de mesurer la transmission des vibrations ainsi que le taux de sollicitation des muscles en fonction de différentes variables biomécaniques. Pour le premier volet, ces variables étaient la force de préhension (25 N, 50 N et 100 N) et la déviation du poignet (neutre, abduction et adduction). Le deuxième volet évaluait l’effet des moments de force (1, 2 et 4 Nm) exercés au poignet et différentes forces de poussée (0, 20 et 40 N) exercées sur la poignée.
L’électromyographie a été utilisée afin de mesurer l’activité myoélectrique de plusieurs muscles importants. De plus, deux accéléromètres triaxiaux disposés au poignet et au coude ont permis d’observer l’amplitude de la transmission des vibrations selon les différentes variables étudiées.

Les résultats ont permis de conclure qu’une force de préhension plus importante entraînait une transmission plus élevée de la vibration au membre supérieur. De plus, les sujets de type ectomorphe avaient tendance à transmettre de façon plus importante les vibrations et à solliciter davantage certains muscles (extenseur commun des doigts). L’augmentation du moment de force, et de la force de poussée) a généralement eu pour effet d’amplifier la transmission de vibration ainsi que la demande musculaire. Les variables de vibration ont permis de déceler la présence d’un réflexe tonique vibratoire significatif, mais de faible importance. Finalement, il semble que la combinaison d’une haute amplitude (10 m/s2) et d’une faible fréquence (20 Hz) de vibration était celle où les contraintes musculaires pour le membre supérieur étaient les plus élevées.

Informations complémentaires

Catégorie : Rapport de recherche
Auteur(s) :
Projet de recherche : 0099-9080
Mis en ligne le : 10 avril 2014
Format : Texte