À propos de la démarche
La mise en place des interventions a été coordonnée par les groupes de soutien à l’intervention (GSI) locaux dans les trois milieux expérimentaux. Ces groupes qui étaient, rappelons-le, au cœur de la mise en place des interventions.
Certaines des interventions priorisées impliquaient un petit changement dans l’organisation quotidienne du travail (ex. : instaurer une courte rencontre d’équipe au début d’un quart de travail) qui pouvait faire toute la différence, alors que d’autres nécessitaient une modification plus importante du fonctionnement du milieu de travail, comme la révision du processus d’accueil ou de la formation du personnel. Le facteur de succès de ces interventions n’était pas lié à l’importance des changements implantés, mais plutôt à leur capacité à répondre aux besoins du milieu et aux cibles identifiées à l’étape 2.
Certaines mesures retenues ont requis, en cours d’implantation, un processus de consultation de l’ensemble des agents de la paix. Un des exemples est la cause humanitaire à laquelle les centres de détention ont décidé de s’associer, dans une optique de valorisation et de reconnaissance. Les agents de la paix ont ainsi été appelés à voter via l’intranet pour identifier la cause humanitaire à laquelle ils souhaitaient majoritairement s’associer. Les interventions choisies devaient par ailleurs tenir compte des conditions d’implantation des mesures préventives, incluant les facteurs contextuels et historiques associés à la violence au travail dans les milieux. Dans une étape préliminaire, par exemple, nous avons découvert que le recours à la politique pour contrer la violence dans les centres correctionnels avait comme effet, dans certains cas, d’amplifier les préjudices à l’endroit de la personne ayant porté la plainte.
En d’autres mots, certaines des victimes risquaient d’être davantage harcelées en dénonçant la violence, puisqu’elles déjouaient ainsi un code « interne » ou « non officiel » réprimant systématiquement la dénonciation entre collègues. Ces éléments devaient être pris en considération tout au long de l’élaboration de la démarche et lors de l’implantation des mesures, sans quoi les interventions proposées se seraient butées à certains obstacles.
SUR UNE BASE LOCALE:
Voici une synthèse des trois grandes catégories de mesures qui ont été mises en place dans l'un ou l'autre des centres expérimentaux.
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SUR UNE BASE PROVINCIALE:
Certaines des mesures identifiées dans les trois établissements « pilotes » devaient être mises en place sur une base provinciale car elles impliquaient des changements touchant l’ensemble des ASC et des établissements correctionnels. Des projets provinciaux ont ainsi été réalisés par le groupe de coordination (GC) : association à une cause humanitaire, le Club des Petits Déjeuners, bonification du processus de formation initiale pour les nouveaux ASC et remise d’un badge d’agent de la paix à tous les ASC. Ces trois projets visaient aussi à agir sur les principales contraintes du travail.
Le suivi des mesures implantées et du processus dans son ensemble a été assuré localement par chacun des groupes de soutien à l'intervention (GSI) et, à l'échelle provinciale, par le groupe de coordination (GC).
Certains informateurs clés ont été interrogés sur le déroulement de l’implantation des mesures dans les milieux. Les informations ainsi colligées grâce à ces consultations et à des fiches de suivi élaborées au sein des GSI et du GC ont permis l’identification des facteurs facilitant et ceux entravant la démarche.